A l’occasion de la manifestation « Conakry, Capitale Mondiale du Livre 2017 » initiée par l’UNESCO et dont il est l’un des lieux emblématiques, le Centre Culturel Franco-Guinéen (CCFG) s’est lancé dans une politique de modernisation de sa médiathèque, principale bibliothèque de Lecture publique du pays et, à ce titre, lieu incontournable d’accès au livre.
Avec 3 300 ouvrages flambants neufs – un apport inespéré compte-tenu de ses ressources financières très limitées – le CCFG a la possibilité de renouveler entièrement son fonds jeunesse. Il ambitionne ainsi de reconquérir ses lecteurs que le vieillissement des collections, l’absence de médiation et l’épidémie récente d’Ebola avaient détournés de la médiathèque et développer plus largement son public. « Les ouvrages, vieux et en mauvais état, font assez peine à voir… Nous cherchons un moyen de renouveler et enrichir notre fonds, afin d’offrir aux guinéens, qui ont fini par déserter ce lieu, des titres plus attractifs. Il s’agit également de remettre en valeur l’objet livre dans un pays où la lecture est un enjeu crucial. » explique Nicolas Doyard, directeur du CCFG.
Première capitale africaine francophone à avoir été nommée Capitale Mondiale du Livre, Conakry succède à Wroclaw, en Pologne et devient la dix-septième ville choisie depuis 2001.
Durant une année complète, les guinéens sont invités à célébrer le livre et la littérature à l’occasion de rendez-vous culturels, de représentations théâtrales, de ballets, d’ateliers… L’objectif : améliorer l’accès au livre, créer une culture de la lecture et favoriser l’alphabétisation de la population, en particulier des plus jeunes.
Un défi de taille pour ce pays dont 66 % des habitants n’ont jamais appris à lire ni à écrire ; un des taux d’analphabétisme les plus élevés de la sous-région. Car en dépit des efforts entrepris et des progrès accomplis ces dix dernières années par le Gouvernement guinéen afin de développer un système éducatif inclusif et de qualité, les infrastructures et les équipements sont toujours insuffisants, le matériel didactique est le plus souvent inapproprié, le corps enseignant sous qualifié, les programmes d’alphabétisation et d’éducation non formelle de faible qualité…
Ainsi, malgré un potentiel naturel énorme – elle possède près des 2/3 des réserves mondiales de bauxite – la Guinée Conakry reste l’un des pays les plus pauvres du monde. Avec 50% de sa population qui vit en dessous du seuil de pauvreté et 20% en dessous du seuil d’extrême pauvreté, elle figure en 170ème position sur 182 à l’Indice de Développement Humain.
Face à ce constat accablant, il est urgent de tout mettre en œuvre afin d’améliorer les conditions d’éducation de la jeunesse guinéenne pour qu’elle soit à même de rompre un jour le cycle infernal de la transmission de l’ignorance et de la pauvreté d’une génération à l’autre.