Des années de guerre interminables ont meurtri le Liban et profondément impacté la quantité et la capacité de ses infrastructures hospitalières et scolaires, particulièrement dans les zones les plus pauvres.

A l’heure actuelle, la situation est aggravée par l’arrivée massive de réfugiés syriens, qui sont actuellement environ 1,5 million, sur les 4 millions d’habitants que comptait le pays, selon les statistiques de l’Agence des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR).

Les réfugiés ont fait grossir la population de plus de 25%, soit 1 réfugié pour 4 habitants. Il s’agit de la plus forte densité de réfugiés au monde.

On estime à environ 38% le pourcentage de libanais parlant partiellement ou couramment le français. Les enfants sont scolarisés en français, en anglais et en arabe mais ne disposent que de très peu d’ouvrages de qualité en français stimulant l’apprentissage de la langue.

N’ayant pratiquement pas de possibilité de l’utiliser dans des situations authentiques de communication, la plupart des élèves considèrent le français comme une simple discipline – difficile à apprendre et souvent cause d’échec scolaire – alors qu’il peut représenter une somme de valeurs et la possibilité d’un avenir meilleur.

Par ailleurs, le Liban est un pays où on lit peu ou pas spontanément, y compris les professeurs pour qui la lecture n’est souvent qu’un acte scolaire lié aux devoirs et à la réussite aux examens. Il existe une édition francophone au Liban, mais le prix des livres reste élevé. Du fait des difficultés économiques et de la paupérisation de la population, la plupart n’y a pas accès.

Biblionef poursuit sa collaboration avec les Sœurs Maronites de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus.

Depuis 1935, la Congrégation assure une mission hospitalière, scolaire et sociale dans de multiples quartiers pauvres du Liban. A Furn el Chebback, à Beyrouth, ainsi que dans le nord du pays, à Amioun, Dar Baachtar et Hadchitt, la Congrégation dirige 4 écoles qui, depuis les classes maternelles jusqu’au lycée, dispensent un enseignement de qualité à 1800 élèves issus de milieux très simples.

Les sœurs essaient de se tenir au fait des nouvelles méthodes de didactique, de disposer d’équipements technologiques et de proposer aux élèves des jeux éducatifs et des activités parascolaires. Mais faute de budget,  elles ont de grandes difficultés à acquérir des livres et plus encore des ouvrages en langue française, rares et très chers. Afin de les aider dans leurs missions, de 2010 à 2012, Biblionef leur a procuré 8000 livres pour la création, dans chacune de leurs écoles, de Bibliothèques Centres de Documentation (BCD).

En toute fin d’année 2016, l’arrivée de 2800 livres, destinés à les rendre toujours plus attirantes, a pris des allures de cadeau de Noël.

Dans chaque école, ces livres enrichiront les activités proposées par les documentalistes et les enseignants  : rallye lecture, création d’un livre collectif, concours de lecture, expositions de classe, travaux de recherche documentaire…

Au Liban où on lit peu et où le livre est encore trop souvent associé à l’acte scolaire, ces ouvrages continueront à insuffler aux enfants le désir et le plaisir de la lecture…

« Les élèves qui lisent davantage sont plus épanouis car la lecture développe leur esprit critique. Ils s’expriment mieux. La réussite d’un élève dépend énormément de son vocabulaire, or il n’existe pas d’autre moyen d’acquérir un vocabulaire étendu que de lire. »

La Directrice de l’école Furn el Chebback