En ce début d’été, un millier de livres sont arrivés à l’école privée Amazing Kids, qui enseigne le français à ses 825 élèves, de la première année du cycle primaire jusqu’au terme du secondaire. Des ouvrages qui seront pour eux de précieux alliés dans la découverte et la pratique de notre langue.

Officiellement anglophone, la Namibie ne compte pas moins de 13 « langues nationales », parmi lesquelles les langues bantoues et khoïsanes, l’afrikaans et l’allemand, qui possède un double statut de langue nationale et de langue étrangère.

Dans l’enseignement public, les élèves sont scolarisés dans l’une de ces 13 langues, puis en anglais à partir de la 4ème année du primaire. Ce n’est qu’à partir du secondaire qu’ils peuvent, s’ils le souhaitent, étudier en plus une langue étrangère ou bien conserver uniquement la langue nationale commencée en primaire, choix hélas privilégié par la plupart d’entre eux. Dans le privé, la situation est différente car l’apprentissage d’une langue étrangère peut se faire dès le primaire.

Ainsi compte-t-on, à ce jour, 4 088 élèves qui étudient la langue française à travers tout le pays : 1 117 scolarisés dans 7 établissements secondaires publics, dont 5 à Windhoek, et 2 971 – soit les ¾ des apprenants – dans 9 établissements privés, du primaire à la fin du secondaire.

Malgré un contexte peu favorable – obstacles au recrutement de professeurs, concurrence des autres langues, dont les trois langues étrangères officielles, à savoir l’allemand, le portugais et très bientôt le chinois, diminution constante des moyens de la coopération pour le français – on observe un phénomène intéressant et encourageant de progression de l’enseignement du français dans le système éducatif, et plus particulièrement dans le privé, en plein essor. Conscients de l’atout professionnel qu’elle représente en regard du tourisme francophone qui se développe, de plus en plus de chefs d’établissements considèrent la langue française comme une évidence.