Invitée par l’ambassade de France à Tirana, Dominique Pace, directrice générale de Biblionef a donné deux conférences sur le thème « Le livre ; un accès au savoir et une aventure humaine ». L’une à l’université A. Xhuvani d’Elbasan, l’autre à la Bibliothèque Nationale de Tirana.
Depuis début 2008, un peu plus de 6000 livres en 3 cargaisons sont arrivés dans ce pays de tradition francophone. Des écoles de 9 ans, des lycées généraux, bilingues et professionnels, des départements universitaires de français ont pu bénéficier d’ouvrages de qualité ouverts sur la langue et la culture françaises.
Ils ont été distribués dans tout le pays, de Shkodra à Gjirokaster, de Tirana à Korça, sans oublier Elbasan ni la ville voisine de Librazhd où une bibliothèque constituée grâce à Biblionef a été inaugurée le 23 mars 2012 en présence de Dominique Pace, directrice générale, Marie-Christine Fougerouse, attachée de coopération pour le français et diverses personnalités de la ville.
Amélie G. volontaire internationale au sein de l’Alliance française de la ville écrit de manière touchante :
« Votre expérience me donne envie de m’investir encore plus dans mon travail. Je suis vraiment contente de voir qu’on s’intéresse à nous et votre action pour la ville de Librazhd est magique pour les élèves autant que pour tous les professeurs des écoles de la ville. »
Un autre moment émouvant, à Librazhd, qui a force de symbole, devant le mémorial de deux jeunes poètes, Vilson Blloshmi et Genc Leka où nous a conduit le maire de la ville.
Leurs poèmes, leurs écrits, souvent en français, étaient porteurs d’une liberté essentielle qui les faisait vivre debout, mais était inacceptable par le Parti qui les considérait comme des réactionnaires ennemis. En juin 1977, ils furent abattus d’une balle en plein cœur, par le gouvernement communiste d’Enver Hoxha, dans la campagne, à quelques kilomètres de la ville. Ils avaient 28 et 34 ans.
En 1994 ils devinrent des héros, les « martyrs de la Démocratie ».
Les âges se succèdent et le livre suscite encore et toujours la peur. Il est souvent interdit, brûlé et, même autorisé, demeure suspect aux yeux de divers pouvoirs…
Les techniques se sédimentent, mais demeure l’essentiel. Chacun façonne ses « bibliothèques intérieures » dans cette quête inachevable de la liberté intérieure.