Un nouvel apport de 1400 livres permet la création d’une section française à la bibliothèque publique de Librazhd.
Des enseignants animeront cette section pour sensibiliser les jeunes à la lecture et à l’éveil aux langues.
« Vous faîtes un travail fabuleux de diffusion et de promotion, les SCAC ont vraiment de la chance de vous avoir », nous écrit l’attachée de coopération pour le français.
De manière générale le SCAC vient en aide aux enseignants de français dans des collèges et des lycées avec lesquels il travaille régulièrement, aux écoles isolées et manquant de matériel, aux petites écoles pratiquant le français précoces, aux bibliothèques municipales dans des villes où existe un enseignement de français, aux Alliances françaises qui veulent créer un coin enfant équipé pour les jeunes lecteurs.
75 000 élèves apprennent le français dans l’ensemble du système pré-universitaire. Il occupe la deuxième place, en nombre d’apprenants, parmi les langues enseignées dans le système scolaire primaire et secondaire, première et deuxième langue confondues. Anglais : 70% Français : 23% Italien : 5% autres langues (allemand, russe, espagnol, grec : uniquement dans les « lycées des langues ») 2%.
Ce système est structuré en deux niveaux: école obligatoire de 9 ans (primaire et collège) et Lycée (général, spécialisé, technique).
L’école maternelle, non obligatoire, n’atteint que moins de la moitié d’une classe d’âge.
Seul l’anglais et le français sont enseignés en première langue. La première langue est commencée majoritairement en 5ème année de primaire et parfois en 3ème. Mais le fait qu’on enseigne l’une ou l’autre ou l’une et l’autre ou … aucune dans un établissement scolaire (surtout pour le primaire-collège) dépend des choix des chefs d’établissements et ou des responsables locaux du ministère, des parents et surtout du nombre de professeurs affectés et de leur disponibilité horaire.
Les quelques 500 enseignants de français sont dispersés dans tout le pays et s’il y a une plus forte concentration dans les villes, il existe aussi des enseignants très isolés, disposant de peu de moyens et d’aucun matériel et, assez souvent ces dernières années, sans électricité.
Le français est enseigné de façon renforcée dans les « lycées des langues » (Une dizaine dans le pays). Il y a également trois sections bilingues. Une à Tirana, Une à Korça (là où a existé un lycée français de 1920 à 1939) et une créée en 2009 à Elbasan.
Ces sections suivent les règles de toutes les sections bilingues : La moitié des heures de cours est consacrée à l’enseignement du français mais aussi en français pour les « disciplines non linguistiques » qui sont ici l’histoire-géographie, la physique, les mathématiques. Il y a un peu moins de 400 élèves dans ces trois sections.
Au niveau universitaire, il y a trois départements de français (Tirana, Elbasan, Shkodër) qui comptent au total environ 500 élèves.
Les Quatre Alliances françaises (Tirana, Korça, Elbasan et Shkodër) et leurs annexes comptent 1500 étudiants.
Il n’existe à Tirana, ne parlons pas de la province, aucune librairie française, ni même aucune librairie ayant un rayon français.
Le réseau des bibliothèques publiques est sinistré. A Tirana qui compte 600 000 habitants il n’existe que la Bibliothèque nationale. Les bibliothèques municipales présentes encore dans certaines villes de province sont pauvres en livres en langues étrangères et particulièrement en livres pour la jeunesse.
Les enseignants de français n’ont accès au livre – et à la presse- qu’avec difficulté, que ce soit pour leur travail ou pour leur culture et ne peuvent envoyer leurs élèves vers d’autres lectures que celles de la méthode utilisée. Il y a un importateur de livres qui, à la demande, importe des livres scolaires et qui pourrait étendre ses activités s’il était soutenu. La récente mesure gouvernementale qui impose une TVA de 20% aux livres n’est pas faite pour arranger les choses!