De bonnes nouvelles nous sont parvenues de Rodrigues, plus petit archipel des Mascareignes, à 560 km de l’île Maurice : les 2850 livres que Biblionef a mis à disposition de 6 bibliothèques de Lecture publique et de 4 maisons communautaires de l’île, sont arrivés en juin dernier dans l’enthousiasme général.
Cette dotation est venue diversifier et rendre plus séduisants les fonds de la bibliothèque du Centre de Lecture Publique et d’Animation Culturelle (CEPALC), à Port Mathurin, la capitale, ainsi que des Centres de Lecture et d’Animation Culturelle (CLAC) des 5 bourgs les plus importants de l’île : Mon Plaisir, Grande Montagne, La Ferme, Rivière Coco et Port-Sud-Est. Une partie a également permis de créer des bibliothèques dans 4 Centres communautaires accompagnés par l’ONG Rodrigues Council of Social Services dans les villes de Dan Bebe et Remir, situées en zones rurales et éloignées de toute offre en livres.
A l’occasion de l’inauguration du Centre Communautaire de Dan Bebe et de sa bibliothèque, le Chef Commissaire de l’île ainsi que des commissaires des Arts, de la culture et des bibliothèques et les représentants des Centres communautaires, ont salué la dotation de Biblionef comme une importante contribution à la réalisation de leur projet de développement de la lecture publique.
Quant aux jeunes rodriguais, ils ont réservé un bel accueil à ces livres, comme en témoigne le responsable du CEPALC :
« L’engouement de nos jeunes et de notre public autour de ces ouvrages, nous laisse croire en la popularité de la langue française et à la réussite de ce projet à Rodrigues, tant et si bien que l’on en redemande ! Depuis la mise à disposition de ces ouvrages dans les Centres Communautaires, dans le CELPAC et dans les CLAC de Rodrigues, leur fréquentation ne cesse d’augmenter. »
Dans ce pays où 40% de la population vit dans une pauvreté absolue, que les enfants sachent lire et écrire n’est pas la priorité des parents. Cette situation a donc un impact négatif sur le niveau de l’éducation : taux élevé d’échec au Certificat d’Etudes Primaires et abandon scolaire qui en est la conséquence. Pourtant les jeunes vont spontanément dans les bibliothèques de Lecture publique car les livres sont rares et trop onéreux en librairies. Le potentiel de lectorat est donc très important au sein de cette jeunesse qui parle le créole, l’anglais dans les institutions scolaires mais aussi le français.
Ainsi, ces beaux livres offrent désormais à ces enfants et adolescents vulnérables, des possibilités de loisirs et un accès aux savoirs de base qui leur permettront de prendre confiance en eux et d’augmenter leurs chances de réussite dans leur vie d’adulte en gagnant en autonomie et en responsabilité.