Après une année à rechercher tous les moyens possibles de faire acheminer en toute sécurité par la route au Tadjikistan ( le fret aérien étant exclu étant donné les coûts) 5 000 livres tant attendus par le premier conseiller de l’Ambassade de France, une solution vient enfin d’être trouvée.

3 palettes de livres vont prendre le chemin de leur aventure via la Turquie et l’Ouzbekistan avant de parvenir à Duchanbé au bout de trois semaines.
La culture française jouit d’un grand prestige dans ce pays. Le système éducatif de l’URSS a répercuté le regard russe traditionnel sur la France, ainsi que le regard proprement soviétique (évolution française, la Commune…)
Chansons et films français sont largement écoutés et diffusés soit par les canaux tadjiks, soit par les canaux russes. Les auteurs les plus cités sont Saint-Exupéry, Dumas, Hugo.
Les journées de la francophonie ont lieu en mars comme dans nombre de pays.

Le poste, créé il y a deux ans défend l’enseignement du français très bien tenu du temps de l’URSS (25 % de la population suivait des cours de français) mais en pleine régression depuis. On trouve toutefois des professeurs de français un peu partout, même dans les villages de montagne.

Les objectifs prioritaires visés par cet envoi de livres sont Duchanbé, Khodjent et le Pamir. Dans ces hautes montagnes, le toit du monde, une faculté perdue dans les nuages maintient l’enseignement du français. Le professeur parle un français extraordinaire, lui qui n’a jamais pu aller en France et qui ne peut même plus aller dans la capitale de son propre pays à 19 heures de route au bord de précipices invraisemblables…